lundi 18 juillet 2011

Quelques regards extérieurs

Témoin d'hiver :
Je ne me présenterai pas, je n'aime pas trop parler et encore moins parler de moi. Je suis solitaire, souvent de mauvaise humeur et parfois même assez fourbe. On pourrait aussi dire élitiste car je ne fréquente que peu d'élus. Justement, le dernier lo (je suis Québecoise), le l'aime pas s'lui'lo. Les autres travaillaient, celui là ne fou rien de ses journées, il ne parle quand bien même je l ignore, j ai pitié de lui.
Il visite, fait du snowboard, est plein d’enthousiasme et parfois vomi sa haine dès qu'on réveille ses rancœurs.
Depuis peu une fille est arrivée. Elle respire le bonheur. Elle le regarde avec ses grands yeux. Je me demande comment elle fait pour supporter, et plus fort encore, aimer pareille chose. Moi en tout cas j'ai mis les distance dès le début et il sait qu'il ne doit pas les franchir. Et ce même en essayant de me séduire avec ses artifices matériels.

Témoin du printemps :
Ils disent de moi que je suis fou. En même temps ils aiment réveiller ma folie et en jouer quelques instants. N’empêche que cet appartement est à moi. J'étais là avant tout le monde.
Tiens un nouveau. Il est sympa, c'est le seul qui se lève le matin, enfin quelqu'un avec qui prendre le petit dej', chouette ! Maintenant je ne suis plus jamais seul. Entre la folle qui sort tout les soirs et qui glande toute la journée, l'autre qui rentre en pleine nuit et le nouveau qui part tôt le matin, c'est un enchainement parfait.
Il y a une autre fille qui est aussi venue quelques temps. Elle fait tout pour celui qui part tot le matin. Un véritable esclavage. Elle rigole parce qu'elle dit qu'en échange elle peut faire des folie avec un bout de plastique qui lui appartient. Ces gens et leurs choses matérielles, je ne les comprendrai jamais. Prenons le nouveau par exemple ! Il s'est acheté un sorte de jouet géant qui fait plein de bruit dont il parle à tout le monde même à moi ! Il me blame souvent le matin quand nous sommes seuls. Il m explique que le PIB du Canada ne risque pas d'atteindre des sommets avec des gens comme moi et que les friandises dont je rafole ne tombent pas du ciel. Ce pourquoi il doit ''y aller'' comme il dit...
Mon témoignage s’arrête là car la lâcheté à fait que j'ai du précipitamment quitter la colocation...

Témoin d'été :
Je suis celui qui remplace l'autre fou. J'ai mis du temps à me faire à cette colocation. Surtout que ces gens sont tout de même curieux. La fille est sympa mais un peu possessive et crois s'arroger le monopole du coeur. Le garcon qui vit la nuit me fait penser à un vieil hermite c'est mon complice nocturne, et celui qui vit le jour est vraiment stupide. Déjà il se lève le matin... A quoi bon. Ensuite il change trois fois de vêtements dans la journée et part le soir polluer l'air avec son char (moi aussi je suis Québecois). Il dit que la vie est douce, facile, confortable et qu'il ne rentrera jamais. Pourtant je le vois, certains soir il s'isole à la fenêtre avec sa maudite cigarette et il regarde au loin. Il dit que son pays est pourri, que beaucoup de gens n'y valent pas la peine, mais il ne cesse de se tenir informé sur l'actualité là bas...
Je sais ce qu'est le changement de vie, je m'y adapte facilement, je suis peut etre trop egoiste pour le comprendre... En même temps que voulez vous, je (Grisou) ne suis rien de plus que les deux autres témoins du jour : Zoé et Freddy.
Nous ne sommes que des chats, des observateurs, pas si neutres que cela car nous égaillons les vies quotidiennes de nos maitres.

Voilà, J'espère que ces témoignages vous ont plu ! Si oui alors voici le bêtisier :
Zoé n'a jamais accepté mes caresses. A chaque fois que je m approchais elle griffait. Pourant Ines a pu la caresser au bout de deux semaines !
Freddy me manque meme si il était invivable en intérieur. Parfois je reve de l enlever à sa nouvelle famille pour le reprendre dans ma nouvelle colocation...
Grisou s'amusait à m'empecher de travailler le soir ! Il roucoulait à mes pieds en exigeants des caresses. Je laissais pendre un de mes bras en pâture pour qu'il s'auto-caresse avec. Cet abruti se couchait alors parterre, du coup, il était trop loin de mon bras et donc n'avait plus de caresses...

Je ne peux clore ce post sans embrasser tendrement mon Filou et, soyons fou, dire à ma mère qui est devenue sa gardienne, que je l aime.

Expression Québecoise : ceux d'entre vous qui ont attendu la fin avant de réaliser que les témoins étaient des chats se sont bien fait niaiser !

En prime une photo de Freddy :


samedi 11 juin 2011

Mais qui sont ces gens ?

Ils sont Francais, Américains, Suédoise, Québecois mais aussi Bosniaque, Hollandaise, Wallonne et quelque part un peu tous immigrés. L'une a fait de la psychologie à Princeton, l'autre la fameuse HEC Paris ou EM Lyon, et les plus Montréallais d'entre eux le célèbre college Anglophone Mc Gill qui n'a rien à envier à nos bonnes vieilles écoles d'ingénieur (celles que c'est dur d'y rentrer hein !)... 
Certains ne parlent presque pas Français, d'autres ont vraiment du mal à travailler en anglais (une idée ?). Certaines commencent leurs phrases en Français pour les finir en Anglais, une espèce de syndrome à la Van Damme en fait  !
Beaucoup de gens switchent, vous leurs parler en Francais, ils vous répondent en Anglais et vous réalisez soudain :''it does not make sens, this guy is french''. Et le plus déroutant, c'est la collegue Québecoise pure souche qui préfère travailler en Anglais. Je me surprends à lui parler spontanément en Anglais.... Amazing !

Un bon tier de l'équipe n'est pas du bureau de Montréal. Ils vivent la semaine à l'hotel. Exemple frappant : ma chef, Walonne et fraichement transférée de Bruxelle vers Toronto est directement partie travailler avec nous à Montréal ! Dur dur pour commencer un projet de changement de vie...

Du coup on se retrouve à travailler sur un projet en Francais... En Anglais, vous etes perdu là hein ! Bon, je m'explique : la  pénurie de ressources Francophones fait que nous sommes obligés de faire bosser des Anglophones pure souche mais toutes les interractions avec le client sont en Francais. Ma solution architect est Anglophone Candienne vraisemblablement d'origine Asiatique, mon architecte technique est New Yorkais... Francais, et il y a toujours cette collegue Quebecoise pur jus qui vient du bureau de Toronto mais qui ne parle que Anglais...What the hell ! Concretement, toutes nos réunions internes sont en Anglais, nos conversation sont mixtes et chez le client le Francais est roi. Exemple frappant,  la grande chef, celle que je viens voir à chaque soirée quand j ai un coup dans le nez pour échanger sur nos conceptions de la vie est purement Anglophone. And she loves my drunk conversations. Comme quoi ici, il y a des gens bien.

La séparation vie professionnelle vie privée est très floue. Les restos et 5 à 7 sont courants, on s’interroge sans complexe sur le programme du week end des uns et des autres. Et on en vient finalement à passer nos week end ensemble. Il est meme questions que je garde les enfants d'une collègue avec Pupuce (je serai sur le canapé avec une bière hein !). En ce moment nous sommes dans la dernière semaine de projet. J'ai pris une cuite monumentale hier avec les collègues et ce matin (samedi), j'étais au bureau à 9H30, on était presque tous là  (à se regarder dans le rouge des yeux) et dans la réunion d'équipe (en Anglais) il était  un moment question du document que je dois rendre pour relecture....demain ! Rassurons nous, les heures sup sont grassement payées et comme j aime à le dire, le rythme de travail c est un peu comme le froid, c'était marqué sur le prospectus, j'ai signé en connaissance de cause.