mercredi 30 mars 2011

Recit d'une voyageuse

Ma pupuce est venue pour 10 jours, voici son recit :

Me revoilà en France, où je reprends doucement mes habitudes: les serveurs ne me demandent pas comment je vais, les caissières ne m'aident pas à ranger mes courses, on me rend la monnaie dans le bus...

Oui, j'ai certainement encore un peu la tête quelque part au bord du Saint Laurent, ou perdue au sein d'une immense forêt d'érables...

Que dire de mon voyage?!!
Il y a tant à dire mais commençons par le début voulez-vous: Assise dans l'avion, la tête remplie d'excitation et d'impatience, mon voisin entame la discution: premier contact avec un specimen nord américain!! Ce canadien me transporte dans son pays à travers ses anecdotes, ses coups de coeur et en l'espace d'un vol, j'ai déjà l'impression étrange d'être chez moi, comme si cette terre m'était familière.. Peu être n'était ce qu'un coup de chance mais au retour, rebelotte!! un marine canadien fait l'effort de me parler en francais pour me raconter ses voyages, le phénomène "el nino"...et me voici partie pour plus d'une heure de conversation!! 

Montréal m'a confirmée cette sensation: peu importe qu'elle soit belle ou moche, française ou anglaise, moderne ou ancienne, elle est tout à la fois et on y vit heureux car on s'y sent chez soi, en sécurité dans un environnement sain. Cette ville nous permet d'être nous même sans prejugés car elle est par définition multiculturelle, une véritable terre d' accueil.. Quand on se balade dans ses avenues, je ne pourrai dire si c'est le soleil qui nous éblouie ou le froid sec qui y règne qui apaise les âmes, mais on y croise des citadains sympathiques souvent un café à la main d'ailleurs. Et n'hésitez pas à leur demander un renseignement, ils vous répondront avec un sourire et un accent bizarre de vieux francais américanisé.
Eh oui, cette ville a tout d'une mégalopole américaine avec ses grattes ciels, des grandes avenues perpendiculaires, des sirènes de pompiers tout droit sorties d'un film américain et pourtant on y parle français, enfin, un peu revisité... je vous laisse découvrir ses subtilités linguistiques par vous même mais voici quelques exemples : magasiner, liqueur, arret, courriel, a commercial, chum...  Ils n'aiment pas nos anglissismes même si paradoxalement ils vivent à l'américaine. Pour moi: il n'y a qu'à ouvrir leur frigo ou à regarder leur voiture!! et puis, ils maîtrisent de toute façon l'anglais avec perfection. 

Quand on pénétre à Montréal, on ne peut qu'être frappé par le contraste saisisssant entre le le nouveau et l'ancien: les buildings se mélangent à des monuments historiques, à des églises au cachet européen.. il y en a pour tous les goûts.. Pour les amoureux du shopping, la rue sainte Catherine est un lieu de pélérinage vue qu'elle est la plus grande avenue commercante du Canada et pour les frileux, un deuxième monde existe, celui-ci souterrain offrant des immenses centres commerciaux chauffés lumineux communiquant entre eux.
Pour se promener, l'ascension du mont royal, véritable poumon vert de la ville permet de contempler Montréal et de nourrir des écureuils tout mimis.. Les activités en plein air y sont à l'honneur (patins à glace, luge, ski de fond..).
Eh oui, nous ne ponvons pas parler du Canada sans parler de sport et de nature! Imaginez-vous en haut d'une montagne où se dessine des méandres de pistes qui finissent par se jeter dans le saint Laurent (une immensité d'eau où des blocs de glace dérivent au grès de son courant). eh bien, vous voici au mont Saint Anne ou au Massif où j'ai eu le plaisir de skier. Deux journées à affronter des pistes, des sapins, les moqueries d'un super snowboarder: Que du bonheur!!!!

Non, le Canada ne peut pas se réduire au sirop d'érable, aux baleines dans le Saint Laurent et à une cabane au milieu d'une forêt; ou ce serait réduire la France aux vins, à une baguette et à Paris. Ce pays est une bouffée d'air frai, une échappée sauvage où on y apprend le respect, la quiétude, un art de vivre et où l'on peut découvrir un trésor innatendu à chaque bout de rue... Tous les canadiens vous diront que je ne suis pas venue à la bonne saison (la fonte des neiges), je n'ose imaginer ce que doit être ce pays en plein été ou sous un manteau neigeux, et j'aimerai le découvrir!
C'est pourquoi je vous dit à tanto mes amis, rien que pour revisiter Quebec qui m'a offert une soirée des plus romantiques: restaurant en tête à tête au bord du majestueux  Saint Laurent (toujours) égaré au sein d'innombrables ruelles piétonnières commerçantes moyen-âgeuses, encerclées par des fortifications et sous la neige!! excusez du peu!!

Mon chouchou construit sa vie là-bas.. Si vous lui rendez visite, vous vous rendrez compte qu'il y vit heureux. Vous ferez attention où vous marchez car les pics de Pikachu risqueraient de vous surprendre (un hérisson), vous parlerez à un chat aussi calin qu'une peluche (Freddy) et vous vous laisserez envouté par Clémence, sa coloc pétillante, chef d'orchestre de ce petit paradis, qui vous racontera tout simplement autour d'un lait-thé chaud qu'elle est tombée amoureuse de Montréal. Elle finira son discour autour d'une bière dans un bar Karaoké avant de vous illustrez cette joie de vivre par une chanson.. 100% bonne soirée garantie!!

Je devais écrire ce que ce voyage m'avait apporté, ce que j'y avais ressenti. Je suis 100%chtie et j'aime Lille, la France, mes amis, ma famille, et pourtant je serai presque prête à quitter tout ca... 
.....JE NE PENSAIS PAS AIMER AUTANT LE PAYS QUI M A VOLE MON CHOUCHOU.... merci à tous les Canadiens, à Claudette pour son delicieux repas, à Robin pour son hospitalité, à Clémence pour m'avoir pervertie aux jeux de grattages et à mon chéri sans qui le Canada serait resté pour moi que le pays des cariboux...
 

mardi 29 mars 2011

GO Level up !!!


Go level up ! Tous les joueurs de counter-strike connaissent cette expression. En langage plus commun ca pourrait vouloir dire sors toi les doigt du ... pour accéder au niveau au dessus.


Mais que se passe t il quand on vous y parachute à ce fameux level up !? Et pourquoi vous y parachute t on ?

Suivez moi dans un journée ordinaire pour le savoir...

6H00, 6H30, 7H00 et enfin 7H30 ! Je me réveille en 4 fois pour être sur de me réveiller à temps... Et oui, ici je n'ai pas encore de portable, donc pas de réveil, c'est l'horloge biologique qui fait le travail comme elle peut. En 10 minutes de marche à pied, 11 stations réparties en 2 métros et enfin 12 étages je suis au bureau.

Au bureau, oui mais ou ? Quand on arrive tôt on peut prendre l'une des 6 places sans réservation, sinon, il vaut mieux avoir réservé un des 40 bureaux disponibles sur réservation uniquement. Sinon, vous avez plus qu'à rentrer chez vous ou alors négocier avec la secrétaire pour qu'elle vous file un des bureaux qui n'aura toujours pas été occupé à 10 heures ! Il y aurait bien les bureaux vitrés, fermés et donnant vue sur l'extérieur mais ils sont accessibles uniquement aux personnes ayant au moins un grade N+3 par rapport au mien. Ce grade, certains sembleraient pouvoir en parler pendant des heures. C'est LE but ultime. Est-ce cette culture de l'élite qui crée ce mythe ou bien les quelques 200 à 500 milles dollars de salaire annuels promis ?

Pour moi, chaque chose en son temps, essayons d’être correct au grade actuel avant de prétendre à plus. Et pour ce faire, une seule voie : GO level up ! Jamais je n'ai été balancé aussi rapidement dans un nouveau programme (à ce niveau là on parle à peine d'application, on sait juste qu'on va définir des objectifs qui impactent des projets liés à des applications voire en créer de nouveaux) avec autant de liberté d'action, d'autonomie... de vertige !

Moi qui avait peur de recommencer en bas de l'échelle, je suis débarqué au niveau de gens que j'admirais quand j'étais en France. De gens à qui je dois beaucoup, pas tout non plus car il y avait le management pour me supporter ;-).

Parlons en du management ou plutôt de la manager ! Elle est elle aussi en mode go level up, moins que moi (ca se sent) mais si elle réussit c'est un ticket pour la promotion. Elle est Chef de projet... Enfin chef d'une opération commando de 10 semaines d'avant projet... Elle met en mouvement un organigramme de 20 personnes contenant des gens avec des CV longs comme le bras, parfois ayant un à deux grades de plus qu'elle et déjà chargés à 90% sur plusieurs autres projets/programmes pour les plus balaises d'entre eux... 

Experts métiers, architectes, Business case consultant, type qui se demande quelle est sa place dans tout ca... Ensemble, Il faut comprendre l’ampleur du programme, analyser les différentes pistes proposées par le client, les explorer, imaginer des solutions métier et techniques, chiffrer leur réalisations, estimer les gains potentiels, puis proposer une démarche pour les réaliser... Comment on fait ? 

On rencontre le métier, on le fait parler, on revient le voir pour lui dire ce que l'on a compris, ce que cela nous a inspiré, on s'appuie sur du vécu, on fait des exemples, toujours en gardant les deux points de vue métier et technique. On ne doit pas faire, mais définir comment faire faire... Sous réserve que le gain que nous aurons estimé soit significatif car sinon on ne fait pas ! Le tout en 10 semaines sachant que si on gagne la réalisation, c'est à dire l’exécution du programme, le gain est de l'ordre de 40 fois le cout de ces 10 semaines d'efforts !

Ok et entre temps, je peux regarder ma boite mail ? Oui, elle me parle de cycles de promotions, d'audio conférences sur la stratégie de l'entreprise en Amérique du nord... Elle me rappelle que je dois faire 3 formations en ligne avant 60 jours et qu'il en aura encore plein d'autres à faire après y compris celle de 15 jours dans l'université de l'entreprise qui se situe au bords d'un grand lac... En gros je pourrais passer 10% de mon temps dans ces conférences, formations et autres plans d'incitation pour un meilleur équilibre travail/vie personnelle ! 

Peu importe, il est temps d’aller manger dans un des gigantesques food court (google est là pour vous). Le monde est petit, j’en profite pour déjeuner avec Christophe, il connait la moitié des experts métier et grands chefs qui j’ai cotoyé ou simplement entrevus quand j’étais au service d’EDF… Il me donne des conseils, m’averti sur les pieges à éviter, me rassure.
Je peux retourner à mon poste, organiser mon travail, le travail des membres de l’équipe (je suis en appui de la manager qui aime bien mes fichiers excel). Il faut aussi comprendre l’ensemble du périmètre du projet et surtout mon propre périmètre. On m’a donné volontairement le plus petit, mais on parle déjà de me faire participer au plus gros en support d’un responsable qui ne parle pas Français (il vient de l’office du Texas... Payes ton accent imbuvable) !

Tu penses que je vais couler, je te réponds GO level up !

mercredi 16 mars 2011

La colocation

Qui a déjà cherché une colocation à Montréal ? Et est ce bien différent des autres grandes métropoles ? Je n'ai jamais tenté cette expérience ailleurs...

En tout cas actuellement il y a en gros 6000 annonces de type colocation/chambre meublée sur le grand Montréal. Et y'en a vraiment pour tous les goûts....et plaisirs !

Commençons par les extrêmes si vous le voulez bien :"Cherche colocation gay et naturiste, attention il n'y a rien de sexuel....".

Mais aussi :"Nous sommes écologistes, alter mondialistes et végétaliens. Nous faisons bien sûr le tri sélectif mais aussi notre propre compost. Si vous n'avez pas l'habitude de ce mode de vie nous restons ouvert et proposons de vous aider à devenir comme nous"

Ensuite, viennent les annonces plus classiques qui doivent certainement fonctionner avec la mafia locale. En effet, quand on voit 3 fois les mots "calme", "tranquillité" et "nettoyage" on se demande si il ne s'agit pas en fait d'un service de gardiennage pour cadavre embarrassant. Je vous avoue que je ne suis pas allé vérifier.

Viennent enfin les joyaux, des annonces funs, un brin décalées et finement rédigées, telle que la mienne ! Disponible à la demande ;-).

Malgré une habile technicité mise en oeuvre (oui je sais, quand ca vient de moi ca veut dire "usine à gaz") pour effectuer un tri et une sélection des annonces qui méritent de se déplacer, j'ai quand même vu des choses très laides :

- La maison convertie en studio de musique avec des instruments répartis un peu partout et notamment une "petite" batterie au sous sol juste en dessous de mon futur lit. heureusement le placard qui servait de mur pour séparer la dite chambre du salon avait beaucoup de cachet...

- La vieille qui fait sa loi dans la colocation, m'explique qu'elle va virer un gas qui ne range pas sa chambre, est nerveux, parle fort et rentre parfois saoul. Elle me dit tout ça en étant ravie de me voir venir prendre sa place...

- La Québécoise qui gère tous les papiers et factures et qui annonce un montant de frais/mois 2 fois supérieur au marché à prestation équivalente. Vous êtes libres d'en penser ce que vous voulez...

Et puis il y a Clémence, Jean Christène (un monsieur) et le chat qui m'a réveillé ce matin... Clémence, 19 ans,  a grandi en Guyane, mais est d'origine Francaise au sens de Marine. Le bac en poche à 16 ans, elle est venue faire HEC Montréal avant de se rabattre sur des études de Kiné. Son copain est Urkraino quelque chose, il a 30 ans et étudie dans l'informatique. Il a débarqué ici il y a trois ans et ne parlait ni Francais, ni Anglais, chapeau ! Son prénom est hieroslav enfin quelque chose qui se prononce comme ca.
Jean Christène, 28 ans, est serveur dans une brasserie classe (J'y ai laissé 85 dollars hier soir), snowboarder et bien sûr Québécois ! Il va reprendre des études la rentrée prochaine je crois.
Désolé si tout n'est pas très clair mais on a fait une soirée test hier soir, histoire de voir si ca collait... Apres quelques bières et téquilas pafs on est tombé d'accord !
Vous l'avez compris, j'ai trouvé ma cabane au Canada... Et pour le descriptif on verra plus tard, disons que c'est bien en tout point de vue, pas parfait, mais bien.

jeudi 10 mars 2011

Ah mon Guillon

On m'a demandé de vous calmer... C'est le titre du dernier livre de Guillon qui me fait tordre de rire un peu plus à chaque page. Et ca tombe bien, car a moi on m'a demandé de critiquer, de parler aussi des travers et des misères que j'ai pu croiser dans ma nouvelle vie.

Je ne vais pas adopter le style Guillon car risquer le mal entendu sur des sujets un peu sensibles n'est pas une bonne idée. En revanche je vais essayer d'être simplement factuel. Et n'essayez pas d'en décrypter une ironie Guillonienne bande de coquin (de coquines ? ;-))

Mon responsable des ressources humaines vient de m'annoncer qu'il ne serait plus des notre à mon arrivée, et, vu ce qu'il a glissé dans son dernier mail à mon encontre, ce n'est pas sa décision. dommage, j'adore cette homme, c'est le premier Québécois avec qui j'ai parlé mais aussi ri aux éclats et ce à l'occasion de mon premier entretien d'embauche. De toute façon il rebondira, c'est un vieux singe.

Rebondir, justement cela ne semble pas être le cas de tous ici... Il y a autant de SDF dans le métro Montréalais que dans celui de la ville lumière. Mais un SDF a t il déjà eu la chance de rebondir ? J'en doute... (merde ça y est je ne suis plus factuel...)!
Puis, il y a autre chose que des SDF, je les nommerai précaires car ils semblent vivre sous un toit, manger à peu près à leur faim et avoir un minimum d'éducation. En gros, imaginez des gens "normaux", habillés un peu roots, la mine assez fatiguée en train de faire la manche dans la rue. C'est comme si pour eux tout était allé correctement pendant X années avant que tout se casse la gueule. Et ils sont nombreux, presque autant que les SDF. A qui correspondent ces gens en France ? Pourquoi ne font-ils pas la manche en France ? Je l'ignore. Le pire, c'est qu'ils sont apparemment tous Québécois (l'accent). J'ai l'impression de leur voler leur situation, leur argent...

Voilà, j'étais parti pour lister un ensemble d'observations mais franchement, les Americains du Vermont profond qui ne font strictement aucun effort pour comprendre mon Anglais, ou encore cette gadoue inévitable qui vous glace les pieds en ces temps de fonte des neiges et bien d'autres détails ne sont rien à coté de la situation de ces gens.

vendredi 4 mars 2011

Le blog à la carte...

Ce court article pour vous inviter à proposer des sujets ! Les commentaires sont modérés donc ne soyez pas surpris d'attendre avant de les voir s'afficher mais usez et abusez-en afin de poser vos questions et pourquoi pas de suggérer un sujet pour le/les prochain(s) article(s).

Je ne suis pas à votre place, je ne puis deviner ce qui vous plairait de savoir alors à vos claviers !