dimanche 18 décembre 2011

Paroles d'immigrants : "Et toi tu rentres ?"

C'est l'une des premières questions qui se posent quand on rencontre d'autres immigrants. Chez ceux qui sont là depuis "quelques" années, les réponses sont toujours à peu près les mêmes malheureusement :"Non, nous, on ne rentre plus".

C'est difficile d'entendre dire cela de la part de gens qui sont là depuis plus longtemps que vous. Car quelque part, ils sont ce que vous aller devenir, et disent ce que vous finirez par dire.

Mais pourquoi ne font-ils presque plus le voyage en France ?

Je vous propose de traiter le sujet via un procès ! Le procureur représentera les proches restés en France et l'avocat défendra les immigrants.

Le procureur : Cette situation est inaceptable. Les immigrants quittent leurs proches, gagnent soit disant mieux leur vie et ne rentrent même pas pour Noel. Pire encore, ils font des enfants et ne se précipitent pas après l'accouchement dans le premier avion pour venir nous montrer le petit dernier. Au lieu de ca ils partent en vacances à Cuba ou Miami, deviennent propriétaires et s'offrent des voitures polluantes !
Et pour enfoncer le clou, ils disent que ce sont les plaignants qui devraient faire le déplacement. Vous avez vu le prix des billlets ? Tout ca pour se les geler par moins 30 ! Le Saint Laurent, les baleines et le sirop d'érable ca va bien une fois mais pas plus !
Oserais-je rappeler à la court que ce sont eux qui sont partis.
Ce pourquoi la couronne (nous sommes au Québec :-)) réclame une peine de 3 allers-retours par an ferme assorti d'un retour de sureté à Noel.


L'avocat de la défense : Mes clients n'ont que 3 semaines de vacances en moyenne. Doivent-ils  sacrifier la quasi intégralité de leurs congés pour rentrer en France ? Si l'on s'en tient à la réquisition du procureur, il faudrait rentrer 3 fois une semaine par an ?
Une semaine c'est justement le temps qu'il faut pour se remettre du décallage horaire. Fort heureusement, le retour en France est un voyage plein d'occasions de se reposer... Ca commence par 6 heures d'avion ! Ensuite, il faut prendre en moyenne 4 trains pour aller voir tout le monde. Et ca fini par re-6 heures d'avion. Le tout avec sacs et enfants pour ceux qui en ont avec, cerise sur le gateau, un taux de change moyen de 0,73 euro pour 1 dollar ! Une broutille, surtout quand on voit que le prix du billet à Noel est 50 à 100% plus cher qu'en période creuse :-).
On voit bien que la réquisition du procureur n'est pas réaliste.


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Je pourrais continuer cet affrontement et ainsi démontrer à quel point il est facile de camper chacun sur sa position mais l'objet de cet article n'est pas là. L'objet est de vous faire part d'une situation bien réelle à laquelle font face les immigrants et leurs proches. Et que si on ne fait pas d'effort des deux cotés c'est la famille qui perd. 


En conclusion je dirais que la solution tiens en 3 mots : communication, concessions et réciprocité.


PS : Je décris ici une situation générale et réccurente, ce n'est pas une attaque personnelle envers ma famille qui a jusqu'ici fait beacoup d'efforts.

lundi 21 novembre 2011

La santé au Canada

Cet article n'a pas pour but de vous expliquer le système de santé Canadien, ce dont je serais bien incapable, mais plutot de partager mes expériences. Ce pourquoi je vous invite à ne pas trop extrapoler / généraliser.


Tout d'abords, si vous êtes Francais, n'oubliez pas que votre système de protection sociale est une exception avec ses avantages et ses inconvénients. Ce qui va vous sembler abbérent ne le serait pas pour certainement plus de 95% des êtres vivants sur cette planête.


La vie aux urgences :
Si vous êtiez touriste au Québec, je vous recommanderais d'y réfléchir à deux fois avant d'aller aux urgences pour une foulure à la cheville. Quelque soit votre problème, sans assurance maladie, et aussi sans mutuelle, les urgences vous ouvrent leurs portes pour le tarif unique de 700 $. 
Vous avez une carte d'assuré maladie du Québec ? Bonne nouvelle, c'est gratuit, enfin peut être que si votre cas requiert des soins et analyses complexes vous devrez impliquer votre mutuelle professionnelle ou sortir la visa hein :-). Personnellement, j'y suis allé pour douleur thoracique et j'ai du faire des analyses de sangs et tout à été pris en charge avec ma carte d'assuré sans avoir recours à la mutuelle.


Une fois que vous avez réglé ou présenté votre carte d'assurance, vous avez le droit de faire la première queue, celle du tri. Vous attendez alors entre 30 minutes et 1 heure pour qu'un infirmier vous examine (vous avez bien lu) et décide du niveau de priorité de votre cas. En gros, il vous prend vos constantes et vous parle un peu pour vérifier que vous n'êtes pas en train de crever. Le but étant de vous attribuer un niveau de priorité.


Dans mon cas, je devais etre en priorité de niveau 2 juste derrière ceux qui sont en train de crever si on ne fait rien dans l'heure. Et oui, qui dit douleur thoracique dit potentiellement infarctus du myocarde. Ca vous donne le droit de passer un ECG dans les 30 minutes qui suivent ce premier examen. Ca fait donc un total de 1h / 1h30. 
Mais si vous deviez vous pointer avec votre cheville enflée ou autre truc bénin, armez vous de patience car vous y resterez au total 12 à 16 heures (paroles de Québecois).
Pour ma part, 30 minutes après mon ECG, on m'annoncé qu'il n'y avait rien d'aigu, sans me dire clairement si il y avait quelque chose de non aigu à surveiller / investiguer.
Du coup, je suis retourné en salle d'attente en vue d'une consultation avec un medecin, mais comme mon cas n'était plus une urgence, j'ai du attendre 2 heures de plus.


Ca fait un total entre 3h30 et 4h et vous repartez sans savoir si vous avez quelque chose ou pas. Peu importe, aux urgences Canadiennes on traite les urgences et les autres n'ont qu'à prendre un rendez vous chez le médecin pour dans 2 semaines grand minimum.


Chez le medecin :
En fait, j'ai abandonné cette idée, alors on va plutot parler de la clinique :-). Les cliniques sont partout, il y en a une dans chaque grand centre souterain, notamment ceux qui sont situés sous les grandes tours du quartier d'affaire. Ici aussi, on fait la queue un quinzaine de minutes et ce avant 10h du mat car après, le planning de la journée est booké. Une fois au comptoir, vous expliquez ce que vous avez sans parler trop fort car c'est quand meme votre vie privée et la dame au comptoir en a rien à foutre, elle est plus réceptionniste que médecin. Une sorte de réceptionniste en blouse blanche en fait (une réceptionniste en blouse blanche, Manon, sort la caméra, on va faire un court (enfin long) métrage). Elle vous interompt donc dans votre monologue et vous annonce qu'on vous rappelera dans la journée quand ce sera votre tour.
Quelques heures plus tard, le téléphone sonne, c'est la clinique, vous avez 15 minutes pour vous pointer. Une fois sur place vous attendez un peu, genre 15 à 30 minutes et on vous envoi dans une salle de consultation... Qui est en fait plus une salle d'attente qu'autre chose car vous y passez plus de temps à attendre qu'à voir le médecin. Le medecin arrive avec le même appareil qu'aux urgences qui permet de vérifier que vous n'êtes pas en train de creuver. Vous recommancez votre monologue mais le médecin qui est en fait une infirmière s'en cogne, son seul but c'est de prendre vos constantes avec l'appareil tout en un comme pour le shampoing : température, pression, rythme cardiaque et saturation O2 !
L'infirmière quitte la salle en vous lachant un très classique : "ce sera pas bien long"...
Encore 10 à 30 minutes et le medecin arrive. Elle n'a pas de blouse mais une paire de talons à XXX $ et une espèce de robe tailleur qui doit couter aussi cher qu'un seul de mes pneus arrière ! Elle semble complètement incompétente et ne comptez pas avoir un échange à la médecin de famille avec elle. C'est la première fois de ma vie qu'un médecin répond par "peut être" à mes questions ! Est ce que je dois arreter la course à pied madame ? Peut etre que ce serait pas mal d'arreter la course à pied dans votre cas...


Niveau coût, pour un assuré du Québec c'est gratuit, sinon, ce serait 80 à 150 dollars la consultation.


Chez le Dentiste :
Vous avez une carte d'assurance maladie ou pas ? On s'en fou, chez le dentiste ca sert à rien, seule la mutuelle professionnelle vous couvrira à hauteur variable et fonction du forfait que vous avez choisi. 
Ma mutuelle propose 3 niveaux de prise en charge dentaire : un premier de l'ordre de la centaine de dollars, le deuxième de l'ordre de plusieurs centaines de dollars et le dernier qui n'est pas un vrai 100% et qui coute 1000 dollars l'année. Et pour la mutuelle non dentaire c'est à peu près le même barème. Cela dit, sauf hospitalisation, lunettes/lentilles ou autre frais récurrent, la carte d'assurance du Québec suffit pour vous couvrir.
Si vous avez tout compris, vous en déduisez que si je voulais la couverture max : mutuelle dentaire + classique, j'en aurais pour à peu près 2000 dollars l'année. Bonne nouvelle, ces 2000 dollars sont prélevés sur votre salaire BRUT. 
Retournons sur le fauteuil du dentiste, enfin, devrais-je plutot dire de l'hygiéniste dentaire ! Tiens, mais qui est l'hygiéniste dentaire ? Son métier est de diagnostiquer et de nettoyer : elle prend les radios, vous les commente puis elle fait comme ferait le dentiste lorsqu'il investigue dans votre bouche. Elle vous propose éventuellement (à mon avis $systématiquement$ (vous aimez le coup des guillemets remplacés par des dollars :-) ?)) un  détartrage ! 
Après l'hygiéniste dentaire, le dentiste se pointe, il est sympa, compétent, factuel et.... commercant ! Il regarde les radios et vérifie les points d'attention relevés par la jeune hygiéniste (faudrait que j'y retourne d'ailleurs...) et vous annonce la couleur ! Pour moi il s'agissait de remplacer une dent cassée cause plombage "hors d'age" et ca a coutée 112 dollars pour juste mettre un "patch". Cette solution étant provisoire, il m'a aussi proposé de creuser la dent pour voir si il fallait soit refaire le plombage soit carrément une $couronne$ ! Pour moi ce sera un billet aller retour en France car là bas mon dentiste est gratuit et peut me prendre n'importe quand. En plus de ca je l'aime car c'est mon père :-).


Chez l'osthéo :
Si comme moi vous optez pour la clinique osthéopathique rattachée à une fac, vous aurez deux jeunes étudiantes en 5eme année qui s'occuperont de vous pour la moitié du prix pratiqué : 45 dollars. Et c'est pris en charge par ma mutuelle meme au niveau 1. Elle est pas belle la vie ?
Rassurons nous, elles sont supervisées par un prof qui passe de temps en temps pour vérifier si tout se passe bien. Et je ne rentrerai pas dans les détails mais elles ont fait des miracles sur mon dos.


A la phamarcie :
STTTTTOOOOOPPP, j'ai marre d'écrire et en plus la pharmacie c'est tellement le fun que ca mérite un article à part entière. Aller, un petit teaser tout de même : vous pouvez sortir d'une pharmacie avec des médocs, des pâtes et même de la lessive, le tout après avoir posté un colis... Oui....oui, je sais, mais non, je n'ai pas essayé d'avoir le 06 de la pharmacienne. De toute facon ici c'est 514...

dimanche 20 novembre 2011

Quelques news en vracs

Chers lecteurs(trices), vous ouvrez en moyenne 20 pages par jours et vous etes de plus en plus nombreux à accéder à mon blog depuis la plate forme expat blog. En clair, ce blog n'est plus restreint au seul cercle familial.

Je me permet donc de préciser la situation en 5 points afin que tout le monde soit à jour :
  • La gentille jeune fille parfois prénommée Pupuce dans ce blog était ma petit amie rencontrée quelques mois avant de partir pour le Québec. La vie étant ainsi faite, nous ne sommes plus ensemble.
  • Pupuce est venue deux fois en mars et en juillet.
  • J ai changé de colocation en juin, la première colocation avec Jean Kristen, Clémence les chats Freddy puis Grisou à du prendre fin pour raison personnelle coté Clémence.
  • Avant la première colocation j'ai vécu chez Robin pendant 1 mois : 18 février - 18 mars.
  • Si d'autres choses sont pas claires merci de commenter ce billet pour me le dire et je préciserais !!!

samedi 12 novembre 2011

Joe et Balou vous saluent

Cela faisait un certain temps que dans la colocation on parlait d'avoir des chats. Alors en revenant de Chicago, j'ai relancé l'affaire et finalement on s'est directement mis à la recherche de deux chats, un pour moi et l'autre pour un de mes colocs.

Après recherche sur le site ou l'on trouve tout à Montréal, à savoir Kijiji, j'ai enfin trouvé l'aubaine dans une ferme à 60 km dans les Laurentides (oui c'est au passage une excuse pour faire un tour de vroom vroom); de moultes chatons provenant de deux portées différentes. Les chats sont gratuits et certains sont à poil long (c'est mieux pour passer l'hiver) !

Le lendemain même, le rendez vous est pris. A la sortie du boulot, je passe prendre deux de mes colocs dont le 2eme futur papa-chat et on fonce (enfin pas trop non plus, hein) direction le nord.
Une heure plus tard (forcément on s'est un peu paumé) on atteri dans une ferme ou c'est "l'industrie du chat". Les chats sortent de partout, j'en ai dénombré une dizaine, tandis que la propriétaire des lieux nous emmènait voir les chatons isolés dans une cage.

Il étaient au moins 6 entassés les uns contre les autres et avaient 7 semaines pour la première portée et 5 pour la deuxième. Très vite, on repère un garcon gris bleuté à poil longs tout timide mais vraiment craquant. Je le garde un peu dans mes bras tandis qu'on fait sortir les autres chatons. Quelques instants plus tard, une petite craquante à poils longs grise et blanche se retrouve dans mes bras tandis qu'on sort un des deux jumeaux roux de la cage. La dame nous explique que le roux est un peu perturbé et qu'il ronronne très fort. Meme si je ne suis pas intéressé par un chat roux, on me le transmet et je rend la petite tandis que mon coloc est sur le point de choisir le jeune bleu-gris. Je commence alors à poser des questions sur la femelle grise et blanche mais en même temps je suis obligé de me battre pour conserver le roux dans mes mains car ce con essaye de se barrer en fourbasse quand je déserre l'étreinte... Impressionné par le potentiel de fourberie, désobéissance et je m'en foustime, je décide de prendre le roux et dans la foulée de l'appeler Joe, enfin Joe L'embrouille de son nom complet. Mon coloc lui repart avec le petit gris-bleue qui n'a que 5 semaines. Joe l'embrouille quand à lui est un grand roux dégourdi de 7 semaines possédant un pouce, oui ca existe, et c'est un signe annonciateur d'une stature imposante !

Voilà en prime photos et vidéos (si ca marche...) :



Désolé, je n'ai pas Balou en photo car il est trop timide et pudique :-).


mercredi 19 octobre 2011

Et concrètement ?!!!!

Je sais que le sujet qui va suivre est attendu par tous, mais avant toute chose je tiens à vous prévenir que non, je ne répondrais pas à vos questions vulgaires. D'une part car le sujet vraiment intéressant n'est pas là et d'autre part car je n'ai pas de vécu en la matière, juste des bonnes sources…
  
Pour commencer, je ne vais pas écrire que la Québécoise se séduit en 3 temps car c'est elle qui vous manipule en 3 temps : la fréquentation, la relation et enfin le couple.
  
La fréquentation :
Les gens disent que les Québécoises consomment les hommes puis les jettent. OK mais pour consommer un homme il faut que ce dernier soit consentant non ? Alors oui, commençons par dire que les hommes sont complices et, osons le dire, se complaisent dans ce système.
La fréquentation est une forme de phase de papillonnage durant laquelle la Québécoise flirte à volonté et sans s'en cacher (oui, ici on ne traite personne de salope, ici on "fréquente"). Elle tisse ainsi un réseau qui permet au bout d'un certain temps (plusieurs semaines) de faire des choix. Alors si elle vous aborde au bar ou en soirée, (car il est potentiellement mal vue pour un homme de draguer ou même d'être galant), n'oubliez pas que vous êtes peut être le 4eme sur la liste. N'oubliez pas non plus que votre exclusivité ne sera certainement que temporaire, voire même régulée suivant un agenda qui vous sera dicté.
OK, et que font les hommes dans tout ca ?
Pas grand-chose en fait ! Il faut plutôt ne pas faire que faire… Ne vous amusez donc pas à là bombarder de textos ou à jouer les romantiques. Et n'esperez même pas payer la note au resto ! Au passage ne vous étonnez pas qu'elle vous claque la bise en publique.
Conclusion : la fréquentation, c'est en fait plus du célibat libertin qu'autre chose :-).
  
La relation :
Vous lui plaisez ! Mais pourquoi se cantonner à une unique saveur ? Pourquoi renoncer au Chocolat lorsque l'on est fou du beurre de cacahuète ?
Si elle commence à se poser ce genre de questions à votre sujet c'est que vous être entré dans la "relation". La relation est en fait une fréquentation restreinte. Avec un peu de chance vous pourriez même être l'unique mais attention, elle n'est pas prête de laisser sa brosse à dents dans votre salle de bain.
Alors, comment savoir ? Il suffit de demander ! Oui, on demande a entrer en relation, on en parle, on en définit les règles et limites.
La relation peut s'arrêter à tout instant. C'est une sorte de période d'essai qui peut elle aussi durer plusieurs semaines. De ce que j'en comprends la relation correspond aux 3 premiers mois d'une histoire à la Française avec l'exclusivité en moins.
  
Le couple :
Ce matin, elle est partie en laissant sa brosse à dent. Elle ne reçoit ou ne répond plus aux textos au beurre de cacahuète depuis longtemps…Et en y réfléchissant bien, elle a dormi chez vous toute la semaine. Est-ce le hasard ? Non, il est temps de se déclarer "en couple". Là aussi on discute, on officialise la chose. Car le couple au Québec, c'est aussi solide que des fiançailles en France. Mais attention, la Québécoise amoureuse préférera toujours sa fierté et son indépendance plutôt que ses sentiments.

Merci à Alexis pour m'avoir enseigné la chose, merci à sa Julia (une vraie Canadienne) pour avoir relu et vérifié que je ne racontais pas trop de bullshit et merci aussi à ces quelques sources :

samedi 1 octobre 2011

Training @ Chicago

La semaine de training vient de passer à un rythme frénétique et me voilà de nouveau dans un hall d'aéroport !
Et pas n'importe lequel, Chicago O'hare, le 3eme aéroport au monde en terme de fréquentation. Ici les avions atterissent en parrallèle deux par deux voire même plus...une véritable industrie ! 

Et justement cela tombe bien car il y en avait du monde de ma compagnie à acceuillir cette semaine. Probablement plus de 400 personnes venues du monde entier. New York, Londres, Paris, Tokyo, Dallas, Seattle, Berlin, Oslo, Moscou, Pragues, Milan, Toronto et bien plus encore. Des consultants du monde entier, agés pour la plupart de 25 à 35 ans viennent passer 5 jours de formation en immersion totale dans ce qui ressemble à un Campus Américain version grown up !



Les accents du monde entier s'entremelent. On apprend ainsi à reconnaitre le caractère du New Yorkais, la musicalité du Londonien, la douceur de l'Écossais, l'horrible Espagnol (une catastrophe ou les R, W et H de la reine mère en prennent plein la poire !) et celui dont tout le monde rafole sauf nous, J'ai nommé l'accent Francais.

Dès le premier jour, on se retrouve placé arbitrairement à une table de 6 personnes, chacun venant d'un Pays différents. On apprend au moins deux méthodologies par jour et on les applique dans la foulée par le biais de simulation, le tout dans un temps limité.

Dans mon équipe, un sud Africain efficace, vivant, avec un excellent skill de travail en équipe, une Ecossaise au niveau intellectuel délirant, je crois que même mon GouGout y aurait laissé des plumes, un immigrant Indien du bureau de Dallas et le dernier était tellement absent que je ne sais plus d'ou il provient. Les premiers exercices sont violents, on doit comprendre des problèmatiques et proposer des solutions en moins de 20 minutes le tout sur la base de diverses documents et de l'heure passée à étudier la méthodologie à employer. L'équipe s'improvise completement à l'arrache : imaginez vous vous retrouver avec 5 personnes que vous ne connaissez pas, qui n'ont pas votre culture, dont certains accents sont difficiles à cerner, le tout sans aucune hierarchie, et ce, afin d'appliquer une méthodos que certains viennent à peine de découvrir !
A mon avis, il aura fallu 2 jours complets pour arriver à trouver notre vitesse de croisière et surtout nos rôles. Au final, la mayonnaise prend forme, chacun prenant le lead sur ce qu'il peut apporter de meilleur. L'Ecossaise super structurée était en challenge intellectuel permanent sur les idées échangées, avec une force de proposition bouillonante et une capacité à les protéger quasi infaillible. Le sud Africain dans le concensuel, la diplomatie et le pragmatisme et moi avec mon expérience visiblement plus variée comportant plus de profondeur et de recul, et mon think out of the box skill. Les deux derniers étant plutot spectateurs.
Dit autrement, à chaque début d'exercice l'Ecossaise prenait les choses en mains, en structurant et répartissant les taches. Je confrontais mes idées avec elle, le sud Africain tranchait ou apportait une tierce solution souvent très pertinente, puis on préparait ce qui était tantot une simulation de réunion avec le client ou le chef coté conseil ou la rédaction d'un document projet.
A chaque fin d'exercice, on donne un feedback sur son groupe, sur les autres groupes, et les animateurs (généralement des N+1 à N+2) donnent le leur.
Au bout d'une semaine le resultat est impressionnant, chacun sait ce qu'il doit faire, ce qu'il peut apporter et on viendrait presque à vouloir travailler ensemble pour de bon.


En dehors des heures de travail on se retrouve à la cantine ou la nouriture est gratuite, variée et bonne. Surtout quand les desserts sont des cookies au peanut butter ou des cheese cakes !
Et le soir c'est crazy party version grown-up. Comprenez par là que c'est festif sans verser dans l'indescence. La plupart des gens ont quelqu'un  qui les attend chez eux et un petit 15% sont parents. Ces soirées m'ont permis de faire connaissance des gas du bureau de Paris que j'ai trouvé très sympas et aussi très critiques. Une agréable surprise, car je pensais vraiment qu'ils seraient de tout autres personnages.


Voila, j'espère que ca vous donne une image claire de ce que peut être ce genre de "séminaire". Si vous en voulez plus, faite en la demande dans les commentaires !





lundi 26 septembre 2011

Le jour le plus chiant

Ce week end, le programme était assez serré mais jouable, je ne pensais vraiment pas passer "Le jour le plus chiant".
Je devais faire l'anniversaire de mon colocataire samedi soir sans finir saoul (un véritable défi) et prendre l'avion pour 14h30 le dimanche pour Chicago pour participer à la semaine de formation qui fera l'objet d'un autre article.
Pour mieux comprendre la suite, gardez à l'esprit que Montréal est le royaume des sens unique.

Voici donc le récit de la "Journée la plus chiante".

Dimanche 10h10 : Je me réveille sans mal de crane, je suis capable de me lever, bref jusqu'ici tout est sous contrôle.

10h20 : La valise est presque prete, je croise mon colocataire et on tombe d'accords sur l'idée d'aller se faire un brunch pour profiter du soleil et des 25 degrés (au dessus de 0 of course).

11h00 : On embarque dans ma voiture, le brunch est à 10 minutes de la maison, je serai rentré pour 12h15 et prendrai le bus de 12h30 pour ralier l'aéroport.

11h05 : Merde, on avait tous oublié qu'il y avait le semi marathon de Montréal, la moitié des rues sont fermées mais pas celles pour arriver à coté du brunch. On se gare au plus près du brunch, et on fini à pied car la dernière rue à traverser est une des voies du Marathon... C'est d'ailleurs assez marrant de devoir traverser une rue occupée par les Marathoniens !

11h30 : Le brunch commandé quelques minutes plus tot arrive. je savoure les derniers instants de bonheur de la journée.

12h00 : Les autres veulent prendre leur temps et rentrer à pied, je pars donc seul. Dès lors, il me faut rentrer à l'appartement, garer la voiture dans le parking et me pointer à l'arret de bus qui m'emmenera en centre ville pour enfin prendre la navette pour l'aéroport.

12h15 : J'arrive à la première interserction pour retrouver ma rue, une voiture de police la barre. Je continue et vois ma rue mais je ne pense pas à la prendre puisque qu'elle est en sens unique. Je me pointe donc à la rue suivante, et là un mec de l'organisation du Marathon (agrémenté d'une barrière) me bloque la route. Je négocie et il me laisse passer. Cool, reste plus qu'a prendre les deux prochaines fois à gauche et c'est gagné.

12h25 : Impossible de tourner à gauche, le Marathon passe à cette intersection. Un autre mec avec une autre barrière me signifie que je ne peux qu'aller tout droit quand le flux de Marathoniens le permettra. Je commence à lui dire que c'est ridicule, que je peux passer vite fait à gauche sur 15 mètres en warning puis prendre la première à gauche car il n'y a que quelques Marathoniens retardataires qui passent actuellement. Mais rien n'y fait. Il me dit qu'il attend qu'il y ait moins de monde pour me lasser traverser tout droit uniquement.

12h35 : Quelques Marathoniens voient une voiture traverser leur voie...



12h40 : J'arrive à l'intersection suivante, je tourne à gauche, puis deux voitures de polices barrent le passage qui m'aurait permis d'aller une deuxième et ultime fois à gauche. Je commence à engueuler les flics, expliquant que j'ai un avion à prendre, que ca sert à rien de barrer cette rue mais rien n'y fait.

12h45 : Après multiples tentatives, détours, engueulages avec les flics, coups de klaxon pour dégager les voitures qui démarrent pas au vert car elles sont en train de demander leur chemin...aux flics. Je me garre à l'arrache à 1 km de chez moi. C'est décidé, je vais chercher mes valises en courant, puis je pars à l'aéroport en voiture et mes colocataires viendront la récupérer.

Entre 12h45 et 12h55 : Les Marathoniens voient passer à contre sens un type courant en jean/tee-shirt.

12h55: La valise est prete, je crache mes poumons mais j'y crois. Tout va se jouer sur le trajet en voiture jusque l'aéroport.

13h00 : Les Marathonien voient le même type passer ce coup-ci dans le bon sens, sans courir mais pressé avec une grosse valise et deux sacs...

13h10 : Je suis dans la BM, le moteur et les pneus sont encore chauds, je me calme : "tu peux le faire, tu peux le faire. Il va falloir rouler sérieux mais propre. Le but c'est d'arriver au plus vite sans rien casser".

13h10 -> 13h35 : Cool, plus aucune rue n'est bloquée entre ici et l'aéroport, en roulant proprement mais sans se trainer aux feux verdissants et en jouant un peu de la faudilade à la Parisienne, j'arrive à rejoindre l'autoroute dans un coup de 3' à faire frémir les mamies. Une fois sur l'autoroute, je ralentis car mon coup de 3' était un peu excessif (165 en rupture) et roule à la Québécoise pressée.

13h35 : Après avoir raté l'entrée du parking, je me tape un tour complet de l'aéroport en bonus, je me gare enfin dans le parking et fonce vers le terminal US.

13h45 : Echec et maths, pour un vol US il faut arriver 1 heure avant, je le rate de 15 minutes , je me retrouve au guichet pour trouver une solution avec une guichetière de génie.

14h00 : Le verdict tombe, ce sera le vol de 16h00 pour Toronto puis le Toronto Chicago de 21h00. Tout cela pour seulement 75 dollars, je félicite amplement la guichetière. La pression redescend, I will make it.

Le reste de la journée s'est passé sans accros. Même les Américains pour une fois semblaient comprendre mon accent !




vendredi 23 septembre 2011

To my Family

Sometimes what could be seen as bravery is just unthinking behaviour. I thought I could be strong, I thought my family too. I was wrong, but this helped me to do what I had to do. I immigrated.

It is a real mess in my head when I realize I do miss all of you a lot, but this country is my therapy. This adulescent crazy life is the life I always dreamt of before the real life, the one with Ines (I wish).

And this is also the life you always wanted for me. Remember when you were always saying to me : faut faire Maths sup /Maths spé, c'est la voie royale, tu verrais mon patient qui travaille à Macao, il a la belle vie, il faut aller à l'étranger... Do not blame yourself for that, I am proud I realized theses dreams, but the problem is that it is no longer dreams. It is my life and by the love, it is also yours.

I still ask myself if realizing my child dreams was a good idea. In other words, is it an adult behavior to lead your life by realizing the dream you made when you were 15 ? I do not know, I made it, it appears better, but it also has consequences. For the moment, everything is OK and I still have in mind that image I posted months ago of Jodie Foster in Contact saying ''I'm OK to go'' even if it is more like ''I'm OK to stay'' ;-). But I know what you feel, and sometimes I feel guilty and harmless. This is our first year, we have to rebuild our way of being a family. And do not make projection too much far, things may change. Let just the time for things to happen.

If any of the readers of this are a bit disappointed, looking for the direction of this article, just forget it. If things where clear in my head I would not have wrote this. I slowly realize what was happening in my loved ones heart and I can feel it now. I love my life here and I know what I want for the next few years, but sometimes I close my eyes and feel lost in that ocean between me and my family. Ce texte en est un témoignage.


mardi 6 septembre 2011

''IL'' arrive

Depuis que je suis rentré de mon court séjour en France, Il est dans les têtes de tous sauf la mienne. Que c'est bon d'être vierge et innocent (enfin presque).

Les gens disent qu'il arrive, ils le sentent, l'imaginent... Ils le décrivent comme une fatalité, immuable et accablante. Comme si tout a coup, ce bonheur de vivre au Canada que les immigrants décrivent si souvent avait un prix. Et ce prix s'appellerait l'hiver !

Pour l'instant rien ne me choque, le climat s'apparente à celui de ma Normandie natale au mois d'octobre. Meme l'été ne semble pas avoir dit ses derniers mots.

Pourtant, dans la bouche de ceux qui savent, la messe est dite.

Alors oui, je fais mon rebel, je l'attends de pieds ferme cet hiver. Je songe d'or et déjà à la planche à neige que je vais m'offrir, à la conduite rock and roll !

Vais-je garder cet entousiasme éternellement ? La suite dans 2 mois :-).

vendredi 5 août 2011

Et si j'avais des ailes

Je traverserais l'atlantique en pleine nuit
J'apposerais un baiser sur le front de ma mère sans la réveiller
J'expliquerais à son père que la distance ne change rien à l'amour
Je me taperais un gueuleton avec mes autres grands parents
J'irais toucher ta tombe, tu sais qui tu es
Je me prendrais une cuite avec ma soeur
J exigerais une omelette à 4h du mat
Je plongerais pour me rafraichir avec mon père
Je prendrais un congé à l'ile d'Oléron avec the TEAM
Je lannerais avec Thomas
Je me ferais expliquer par Anne Laure que je suis un égoiste, et par son homme que J'ai trop raison
Je ferais réciter à Pacome les équations de Maxwell
Je descendrais la montagne en vélo avec mes cousins
Je dégusterais une bonne bouteille avec leurs parents
Je réunirais à nouveau les 3 frères et leurs parents
Je séduirais ma belle mère
J'apprendrais la chasse avec la belle famille
J'irais à Eyplessier
Je perdrais 10 points mais peu importe, je n en ai plus l'utilité

Mais ou est passé Pupuce ? Quelle question Bete, elle est là, je lui tiens la main et l'emmène partout depuis le début de ce rêve.

Vous y croyez ? Moi je crois rarement, j'ai un gros problème avec les rêves, je les réalises...




lundi 18 juillet 2011

Quelques regards extérieurs

Témoin d'hiver :
Je ne me présenterai pas, je n'aime pas trop parler et encore moins parler de moi. Je suis solitaire, souvent de mauvaise humeur et parfois même assez fourbe. On pourrait aussi dire élitiste car je ne fréquente que peu d'élus. Justement, le dernier lo (je suis Québecoise), le l'aime pas s'lui'lo. Les autres travaillaient, celui là ne fou rien de ses journées, il ne parle quand bien même je l ignore, j ai pitié de lui.
Il visite, fait du snowboard, est plein d’enthousiasme et parfois vomi sa haine dès qu'on réveille ses rancœurs.
Depuis peu une fille est arrivée. Elle respire le bonheur. Elle le regarde avec ses grands yeux. Je me demande comment elle fait pour supporter, et plus fort encore, aimer pareille chose. Moi en tout cas j'ai mis les distance dès le début et il sait qu'il ne doit pas les franchir. Et ce même en essayant de me séduire avec ses artifices matériels.

Témoin du printemps :
Ils disent de moi que je suis fou. En même temps ils aiment réveiller ma folie et en jouer quelques instants. N’empêche que cet appartement est à moi. J'étais là avant tout le monde.
Tiens un nouveau. Il est sympa, c'est le seul qui se lève le matin, enfin quelqu'un avec qui prendre le petit dej', chouette ! Maintenant je ne suis plus jamais seul. Entre la folle qui sort tout les soirs et qui glande toute la journée, l'autre qui rentre en pleine nuit et le nouveau qui part tôt le matin, c'est un enchainement parfait.
Il y a une autre fille qui est aussi venue quelques temps. Elle fait tout pour celui qui part tot le matin. Un véritable esclavage. Elle rigole parce qu'elle dit qu'en échange elle peut faire des folie avec un bout de plastique qui lui appartient. Ces gens et leurs choses matérielles, je ne les comprendrai jamais. Prenons le nouveau par exemple ! Il s'est acheté un sorte de jouet géant qui fait plein de bruit dont il parle à tout le monde même à moi ! Il me blame souvent le matin quand nous sommes seuls. Il m explique que le PIB du Canada ne risque pas d'atteindre des sommets avec des gens comme moi et que les friandises dont je rafole ne tombent pas du ciel. Ce pourquoi il doit ''y aller'' comme il dit...
Mon témoignage s’arrête là car la lâcheté à fait que j'ai du précipitamment quitter la colocation...

Témoin d'été :
Je suis celui qui remplace l'autre fou. J'ai mis du temps à me faire à cette colocation. Surtout que ces gens sont tout de même curieux. La fille est sympa mais un peu possessive et crois s'arroger le monopole du coeur. Le garcon qui vit la nuit me fait penser à un vieil hermite c'est mon complice nocturne, et celui qui vit le jour est vraiment stupide. Déjà il se lève le matin... A quoi bon. Ensuite il change trois fois de vêtements dans la journée et part le soir polluer l'air avec son char (moi aussi je suis Québecois). Il dit que la vie est douce, facile, confortable et qu'il ne rentrera jamais. Pourtant je le vois, certains soir il s'isole à la fenêtre avec sa maudite cigarette et il regarde au loin. Il dit que son pays est pourri, que beaucoup de gens n'y valent pas la peine, mais il ne cesse de se tenir informé sur l'actualité là bas...
Je sais ce qu'est le changement de vie, je m'y adapte facilement, je suis peut etre trop egoiste pour le comprendre... En même temps que voulez vous, je (Grisou) ne suis rien de plus que les deux autres témoins du jour : Zoé et Freddy.
Nous ne sommes que des chats, des observateurs, pas si neutres que cela car nous égaillons les vies quotidiennes de nos maitres.

Voilà, J'espère que ces témoignages vous ont plu ! Si oui alors voici le bêtisier :
Zoé n'a jamais accepté mes caresses. A chaque fois que je m approchais elle griffait. Pourant Ines a pu la caresser au bout de deux semaines !
Freddy me manque meme si il était invivable en intérieur. Parfois je reve de l enlever à sa nouvelle famille pour le reprendre dans ma nouvelle colocation...
Grisou s'amusait à m'empecher de travailler le soir ! Il roucoulait à mes pieds en exigeants des caresses. Je laissais pendre un de mes bras en pâture pour qu'il s'auto-caresse avec. Cet abruti se couchait alors parterre, du coup, il était trop loin de mon bras et donc n'avait plus de caresses...

Je ne peux clore ce post sans embrasser tendrement mon Filou et, soyons fou, dire à ma mère qui est devenue sa gardienne, que je l aime.

Expression Québecoise : ceux d'entre vous qui ont attendu la fin avant de réaliser que les témoins étaient des chats se sont bien fait niaiser !

En prime une photo de Freddy :


samedi 11 juin 2011

Mais qui sont ces gens ?

Ils sont Francais, Américains, Suédoise, Québecois mais aussi Bosniaque, Hollandaise, Wallonne et quelque part un peu tous immigrés. L'une a fait de la psychologie à Princeton, l'autre la fameuse HEC Paris ou EM Lyon, et les plus Montréallais d'entre eux le célèbre college Anglophone Mc Gill qui n'a rien à envier à nos bonnes vieilles écoles d'ingénieur (celles que c'est dur d'y rentrer hein !)... 
Certains ne parlent presque pas Français, d'autres ont vraiment du mal à travailler en anglais (une idée ?). Certaines commencent leurs phrases en Français pour les finir en Anglais, une espèce de syndrome à la Van Damme en fait  !
Beaucoup de gens switchent, vous leurs parler en Francais, ils vous répondent en Anglais et vous réalisez soudain :''it does not make sens, this guy is french''. Et le plus déroutant, c'est la collegue Québecoise pure souche qui préfère travailler en Anglais. Je me surprends à lui parler spontanément en Anglais.... Amazing !

Un bon tier de l'équipe n'est pas du bureau de Montréal. Ils vivent la semaine à l'hotel. Exemple frappant : ma chef, Walonne et fraichement transférée de Bruxelle vers Toronto est directement partie travailler avec nous à Montréal ! Dur dur pour commencer un projet de changement de vie...

Du coup on se retrouve à travailler sur un projet en Francais... En Anglais, vous etes perdu là hein ! Bon, je m'explique : la  pénurie de ressources Francophones fait que nous sommes obligés de faire bosser des Anglophones pure souche mais toutes les interractions avec le client sont en Francais. Ma solution architect est Anglophone Candienne vraisemblablement d'origine Asiatique, mon architecte technique est New Yorkais... Francais, et il y a toujours cette collegue Quebecoise pur jus qui vient du bureau de Toronto mais qui ne parle que Anglais...What the hell ! Concretement, toutes nos réunions internes sont en Anglais, nos conversation sont mixtes et chez le client le Francais est roi. Exemple frappant,  la grande chef, celle que je viens voir à chaque soirée quand j ai un coup dans le nez pour échanger sur nos conceptions de la vie est purement Anglophone. And she loves my drunk conversations. Comme quoi ici, il y a des gens bien.

La séparation vie professionnelle vie privée est très floue. Les restos et 5 à 7 sont courants, on s’interroge sans complexe sur le programme du week end des uns et des autres. Et on en vient finalement à passer nos week end ensemble. Il est meme questions que je garde les enfants d'une collègue avec Pupuce (je serai sur le canapé avec une bière hein !). En ce moment nous sommes dans la dernière semaine de projet. J'ai pris une cuite monumentale hier avec les collègues et ce matin (samedi), j'étais au bureau à 9H30, on était presque tous là  (à se regarder dans le rouge des yeux) et dans la réunion d'équipe (en Anglais) il était  un moment question du document que je dois rendre pour relecture....demain ! Rassurons nous, les heures sup sont grassement payées et comme j aime à le dire, le rythme de travail c est un peu comme le froid, c'était marqué sur le prospectus, j'ai signé en connaissance de cause.


lundi 11 avril 2011

Plagiat du "Guide de survie des Européens à Montréal" d'Hubert Mansion


Le livre que je m'apprete à plagier est un incontournable pour tout candidat à l’immigration. Le passage que j’ai choisi me touche énormément même si c’est probablement l’un des moins funs du guide.


Ca commence ici :

We made it !

Nous avons fait ce que la plupart des européens n’osent pas faire : nous avons émigré. Nous avons tout laissé tomber en Europe et nous sommes venus. Non pas à cause de la guerre, de la misère ou de la politique; mais nous sommes tous venus pour une raison particulière, fiscale, sentimentale, financière. Peu importe : tous les émigrés ont une histoire secrète et elle leur appartient. Beaucoup d’entre nous, quand on leur a demandé à la douane ce qu’ils avaient à déclarer, auraient pu dire ceci : j’ai à déclarer que la vie est injuste et que je viens en faire une nouvelle.

On l’a fait. On l’a peut étre mal fait mais on l’a fait. On ne vit peut etre pas – encore – comme on l’avait revé et nous n’avons pas trouvé notre cabane au Canada. Mais on y est ! A midi, il est déjà six heure en Europe ; nous vivons quand il dorment. Et toujours, ici, c’est cette luminosité de ce ciel immense qui nous faire dire à tous : je l’ai fait et j’avais raison.

Ca n’a pas été facile. Il y a des moments ou l’on se pose des questions sur sa santé mentale, son sens des responsabilités. Nous avons vécu des moments difficiles, à trouver des amis Québécois, un appartement et de l’argent !
[…]
Ceux qui nous jugent nous envient. Ils trouvent que, pour nous, c’était facile. C’est toujours facile pour les autres. Mais nous, on l’a fait. On a pris larmes et bagage et on est partis. Ils disent qu’il ne suffit pas d’émigrer pour échapper à ses démons. La plupart des gens qui restent ont d’excellentes raisons de le faire. S’ils avaient émigré avec nous, je pense que nous serions revenus d’où ils venaient : car c’est eux que l’on quittait.
[…]
Alors merci à tous ces gens du Québec que nous venons envahir et qui n’ont rien demandé, merci à leur gentilesse peut-etre unique au monde. Merci à la neige pour les noels blancs, merci aux écurreuils de nous émerveiller, merci aux dépanneurs, aux taxis, aux parcs et aux fontaines. Du fond du cœur, merci. Mais comment fait-on pour mémoriser son code postal ?!!

dimanche 10 avril 2011

A ceux qui me manquent

Quelque part je ne suis pas encore arrivé au Canada.

Ce n'était pas palpable au début, j'étais trop ébloui, mais maintenant ca commence à l'être. Bientot, je serai arrivé au Canada mais pour cela j'ai peur de devoir passer à la caisse.

Je ne pourrai pas garder tout ceux que j'aime, je vous perds déjà. J'aimerais tant ne pas devenir seulement celui qui est parti au Canada, celui qui l'a fait. Je ne veux pas être celui dont on parle quand le sujet Canadien arrive au détour d'une conversation. Je suis et veux rester ce que nous avons vécu ensemble en France.

Je veux bien me battre contre la distance mais vous devrez m'aider ! A ceux qui ont pensé ou promis venir, venez ! Le dollar canadien est faible, pour 100 euros vous avez 130 dollars, pour moins de 500 euros vous avez un aller-retour chez Transat ! Voyez le bien que ca me fait d etre ici, venez vous faire du bien vous aussi ! Et puis vous le savez que je ne suis pas radin. Je ne peux vous payez votre voyage, ce ne serait plus de l'amitié (ce serait de l'amour ;-)), mais je saurai vous rendre le voyage agréable à ma manière.

Voila, J'espere que dit comme ca c'est clair, je ne veux pas vous oublier, vous perdre. Ici je me fais de nouveaux amis à une vitesse ahurissante (on se retrouve entre déracinés), et je refuse de croire qu'en échange de cela je dois vous perdre tout aussi vite.


Anne-Laure, Guilmoor, Otaks, Les Mathildes, Celia, Viki, Thomas, Alexandre le grand, Hélo, mon Yoush, clément, Emilie, Manonyorkaise, Claire, Clémence et tout le reste du gang, Aisha, les anciens collegues bref tout le monde, ce message était pour vous, ne faites pas que le lire !


mercredi 30 mars 2011

Recit d'une voyageuse

Ma pupuce est venue pour 10 jours, voici son recit :

Me revoilà en France, où je reprends doucement mes habitudes: les serveurs ne me demandent pas comment je vais, les caissières ne m'aident pas à ranger mes courses, on me rend la monnaie dans le bus...

Oui, j'ai certainement encore un peu la tête quelque part au bord du Saint Laurent, ou perdue au sein d'une immense forêt d'érables...

Que dire de mon voyage?!!
Il y a tant à dire mais commençons par le début voulez-vous: Assise dans l'avion, la tête remplie d'excitation et d'impatience, mon voisin entame la discution: premier contact avec un specimen nord américain!! Ce canadien me transporte dans son pays à travers ses anecdotes, ses coups de coeur et en l'espace d'un vol, j'ai déjà l'impression étrange d'être chez moi, comme si cette terre m'était familière.. Peu être n'était ce qu'un coup de chance mais au retour, rebelotte!! un marine canadien fait l'effort de me parler en francais pour me raconter ses voyages, le phénomène "el nino"...et me voici partie pour plus d'une heure de conversation!! 

Montréal m'a confirmée cette sensation: peu importe qu'elle soit belle ou moche, française ou anglaise, moderne ou ancienne, elle est tout à la fois et on y vit heureux car on s'y sent chez soi, en sécurité dans un environnement sain. Cette ville nous permet d'être nous même sans prejugés car elle est par définition multiculturelle, une véritable terre d' accueil.. Quand on se balade dans ses avenues, je ne pourrai dire si c'est le soleil qui nous éblouie ou le froid sec qui y règne qui apaise les âmes, mais on y croise des citadains sympathiques souvent un café à la main d'ailleurs. Et n'hésitez pas à leur demander un renseignement, ils vous répondront avec un sourire et un accent bizarre de vieux francais américanisé.
Eh oui, cette ville a tout d'une mégalopole américaine avec ses grattes ciels, des grandes avenues perpendiculaires, des sirènes de pompiers tout droit sorties d'un film américain et pourtant on y parle français, enfin, un peu revisité... je vous laisse découvrir ses subtilités linguistiques par vous même mais voici quelques exemples : magasiner, liqueur, arret, courriel, a commercial, chum...  Ils n'aiment pas nos anglissismes même si paradoxalement ils vivent à l'américaine. Pour moi: il n'y a qu'à ouvrir leur frigo ou à regarder leur voiture!! et puis, ils maîtrisent de toute façon l'anglais avec perfection. 

Quand on pénétre à Montréal, on ne peut qu'être frappé par le contraste saisisssant entre le le nouveau et l'ancien: les buildings se mélangent à des monuments historiques, à des églises au cachet européen.. il y en a pour tous les goûts.. Pour les amoureux du shopping, la rue sainte Catherine est un lieu de pélérinage vue qu'elle est la plus grande avenue commercante du Canada et pour les frileux, un deuxième monde existe, celui-ci souterrain offrant des immenses centres commerciaux chauffés lumineux communiquant entre eux.
Pour se promener, l'ascension du mont royal, véritable poumon vert de la ville permet de contempler Montréal et de nourrir des écureuils tout mimis.. Les activités en plein air y sont à l'honneur (patins à glace, luge, ski de fond..).
Eh oui, nous ne ponvons pas parler du Canada sans parler de sport et de nature! Imaginez-vous en haut d'une montagne où se dessine des méandres de pistes qui finissent par se jeter dans le saint Laurent (une immensité d'eau où des blocs de glace dérivent au grès de son courant). eh bien, vous voici au mont Saint Anne ou au Massif où j'ai eu le plaisir de skier. Deux journées à affronter des pistes, des sapins, les moqueries d'un super snowboarder: Que du bonheur!!!!

Non, le Canada ne peut pas se réduire au sirop d'érable, aux baleines dans le Saint Laurent et à une cabane au milieu d'une forêt; ou ce serait réduire la France aux vins, à une baguette et à Paris. Ce pays est une bouffée d'air frai, une échappée sauvage où on y apprend le respect, la quiétude, un art de vivre et où l'on peut découvrir un trésor innatendu à chaque bout de rue... Tous les canadiens vous diront que je ne suis pas venue à la bonne saison (la fonte des neiges), je n'ose imaginer ce que doit être ce pays en plein été ou sous un manteau neigeux, et j'aimerai le découvrir!
C'est pourquoi je vous dit à tanto mes amis, rien que pour revisiter Quebec qui m'a offert une soirée des plus romantiques: restaurant en tête à tête au bord du majestueux  Saint Laurent (toujours) égaré au sein d'innombrables ruelles piétonnières commerçantes moyen-âgeuses, encerclées par des fortifications et sous la neige!! excusez du peu!!

Mon chouchou construit sa vie là-bas.. Si vous lui rendez visite, vous vous rendrez compte qu'il y vit heureux. Vous ferez attention où vous marchez car les pics de Pikachu risqueraient de vous surprendre (un hérisson), vous parlerez à un chat aussi calin qu'une peluche (Freddy) et vous vous laisserez envouté par Clémence, sa coloc pétillante, chef d'orchestre de ce petit paradis, qui vous racontera tout simplement autour d'un lait-thé chaud qu'elle est tombée amoureuse de Montréal. Elle finira son discour autour d'une bière dans un bar Karaoké avant de vous illustrez cette joie de vivre par une chanson.. 100% bonne soirée garantie!!

Je devais écrire ce que ce voyage m'avait apporté, ce que j'y avais ressenti. Je suis 100%chtie et j'aime Lille, la France, mes amis, ma famille, et pourtant je serai presque prête à quitter tout ca... 
.....JE NE PENSAIS PAS AIMER AUTANT LE PAYS QUI M A VOLE MON CHOUCHOU.... merci à tous les Canadiens, à Claudette pour son delicieux repas, à Robin pour son hospitalité, à Clémence pour m'avoir pervertie aux jeux de grattages et à mon chéri sans qui le Canada serait resté pour moi que le pays des cariboux...
 

mardi 29 mars 2011

GO Level up !!!


Go level up ! Tous les joueurs de counter-strike connaissent cette expression. En langage plus commun ca pourrait vouloir dire sors toi les doigt du ... pour accéder au niveau au dessus.


Mais que se passe t il quand on vous y parachute à ce fameux level up !? Et pourquoi vous y parachute t on ?

Suivez moi dans un journée ordinaire pour le savoir...

6H00, 6H30, 7H00 et enfin 7H30 ! Je me réveille en 4 fois pour être sur de me réveiller à temps... Et oui, ici je n'ai pas encore de portable, donc pas de réveil, c'est l'horloge biologique qui fait le travail comme elle peut. En 10 minutes de marche à pied, 11 stations réparties en 2 métros et enfin 12 étages je suis au bureau.

Au bureau, oui mais ou ? Quand on arrive tôt on peut prendre l'une des 6 places sans réservation, sinon, il vaut mieux avoir réservé un des 40 bureaux disponibles sur réservation uniquement. Sinon, vous avez plus qu'à rentrer chez vous ou alors négocier avec la secrétaire pour qu'elle vous file un des bureaux qui n'aura toujours pas été occupé à 10 heures ! Il y aurait bien les bureaux vitrés, fermés et donnant vue sur l'extérieur mais ils sont accessibles uniquement aux personnes ayant au moins un grade N+3 par rapport au mien. Ce grade, certains sembleraient pouvoir en parler pendant des heures. C'est LE but ultime. Est-ce cette culture de l'élite qui crée ce mythe ou bien les quelques 200 à 500 milles dollars de salaire annuels promis ?

Pour moi, chaque chose en son temps, essayons d’être correct au grade actuel avant de prétendre à plus. Et pour ce faire, une seule voie : GO level up ! Jamais je n'ai été balancé aussi rapidement dans un nouveau programme (à ce niveau là on parle à peine d'application, on sait juste qu'on va définir des objectifs qui impactent des projets liés à des applications voire en créer de nouveaux) avec autant de liberté d'action, d'autonomie... de vertige !

Moi qui avait peur de recommencer en bas de l'échelle, je suis débarqué au niveau de gens que j'admirais quand j'étais en France. De gens à qui je dois beaucoup, pas tout non plus car il y avait le management pour me supporter ;-).

Parlons en du management ou plutôt de la manager ! Elle est elle aussi en mode go level up, moins que moi (ca se sent) mais si elle réussit c'est un ticket pour la promotion. Elle est Chef de projet... Enfin chef d'une opération commando de 10 semaines d'avant projet... Elle met en mouvement un organigramme de 20 personnes contenant des gens avec des CV longs comme le bras, parfois ayant un à deux grades de plus qu'elle et déjà chargés à 90% sur plusieurs autres projets/programmes pour les plus balaises d'entre eux... 

Experts métiers, architectes, Business case consultant, type qui se demande quelle est sa place dans tout ca... Ensemble, Il faut comprendre l’ampleur du programme, analyser les différentes pistes proposées par le client, les explorer, imaginer des solutions métier et techniques, chiffrer leur réalisations, estimer les gains potentiels, puis proposer une démarche pour les réaliser... Comment on fait ? 

On rencontre le métier, on le fait parler, on revient le voir pour lui dire ce que l'on a compris, ce que cela nous a inspiré, on s'appuie sur du vécu, on fait des exemples, toujours en gardant les deux points de vue métier et technique. On ne doit pas faire, mais définir comment faire faire... Sous réserve que le gain que nous aurons estimé soit significatif car sinon on ne fait pas ! Le tout en 10 semaines sachant que si on gagne la réalisation, c'est à dire l’exécution du programme, le gain est de l'ordre de 40 fois le cout de ces 10 semaines d'efforts !

Ok et entre temps, je peux regarder ma boite mail ? Oui, elle me parle de cycles de promotions, d'audio conférences sur la stratégie de l'entreprise en Amérique du nord... Elle me rappelle que je dois faire 3 formations en ligne avant 60 jours et qu'il en aura encore plein d'autres à faire après y compris celle de 15 jours dans l'université de l'entreprise qui se situe au bords d'un grand lac... En gros je pourrais passer 10% de mon temps dans ces conférences, formations et autres plans d'incitation pour un meilleur équilibre travail/vie personnelle ! 

Peu importe, il est temps d’aller manger dans un des gigantesques food court (google est là pour vous). Le monde est petit, j’en profite pour déjeuner avec Christophe, il connait la moitié des experts métier et grands chefs qui j’ai cotoyé ou simplement entrevus quand j’étais au service d’EDF… Il me donne des conseils, m’averti sur les pieges à éviter, me rassure.
Je peux retourner à mon poste, organiser mon travail, le travail des membres de l’équipe (je suis en appui de la manager qui aime bien mes fichiers excel). Il faut aussi comprendre l’ensemble du périmètre du projet et surtout mon propre périmètre. On m’a donné volontairement le plus petit, mais on parle déjà de me faire participer au plus gros en support d’un responsable qui ne parle pas Français (il vient de l’office du Texas... Payes ton accent imbuvable) !

Tu penses que je vais couler, je te réponds GO level up !