dimanche 16 décembre 2012

La vérité sur l’immigration


Vous vous mentirez. Vous mentirez. Vous le saurez mais qu’importe, il faut une volonté aveugle pour s’arracher de sa vie actuelle : changer de continent, de langue, de culture, de repères, bref, immigrer…



Vous aurez besoin de cette part de mensonge pour tenir tête à tous ceux qui tenteront de vous retenir avec leurs questions. Ne leur en tenez pas rigueur. Au pire ils sont jaloux, au mieux, ils vous aiment. Dans les 2 cas cela n’a rien de nouveau pour vous, car après tout, ces questions piquantes qui tentent de percer votre bulle de migrant, vous les connaissez déjà. Seulement mécanisme de défense oblige, vous avez déjà choisi vos réponses.

Alors oui, sur beaucoup de points vous aurez tout de même raison… Bien sûr qu’ici la situation économique est meilleure. Bien sûr qu’en tenant compte du taux de change l’immobilier Montréalais est 40% moins cher que le Parisien. Bien sûr aussi que les possibilités de progressions professionnelles sont bien plus accessibles et prometteuses.

Ok, mais faut-il changer de vie uniquement pour des raisons matérielles ? Et, allons plus loin, est-ce vraiment ce pourquoi l’on part ? On se sert de toutes ces raisons pour justifier son départ, et l’on croit que grâce à elles on pourra tout refaire en mieux… Rencontrer des nouveaux amis, vivre de nouvelles histoires d’amour aussi… Mais ne vous y trompez pas, la principale personne que vous allez rencontrer c’est vous-même.

Vos défauts ne changeront pas, les erreurs que vous avez faites, vous les produirez de nouveau. La seule chose qui change c’est que vous n’aurez plus l’excuse du contexte pour justifier vos nouvelles erreurs. Alors peut être que cela aura servi à cela d’immigrer, à accepter vos défauts, à les regarder en face, ce qui est le point de départ vers l’amélioration, la vraie. Le problème c’est qu’entre temps, les blocs de glaces auront défilés sur le Saint Laurent (version Québécoise de l’eau qui coule sous les ponts). Après la phase d’émerveillement, après les mois de doutes et le violent atterrissage de la 2ème année de migrant vient le temps de se poser LA question.

Alors, finalement, on reste pour de bon ou pas ?

A bien y réfléchir, je crois qu’il doit me rester encore quelques défauts en stock…

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